Derrière le nom IDEA se cache un dispositif audacieux animé par huit établissements membres du PRES Université Paris-Est. Créé dans le cadre des initiatives d’excellence en formations innovantes lancées par le Gouvernement en octobre 2011, le dispositif IDEA vise à améliorer la qualité des enseignements ainsi qu’à faciliter l’accès aux études supérieures et la réussite tout au long de la vie. Pour ce faire, il assure la promotion et la modélisation de pratiques pédagogiques novatrices autour de quatre thématiques phares, qui ont lui ont donné son nom : Individualisation des parcours, Diversification des publics, Evaluation transdisciplinaire, Accompagnement renforcé. Un point complet sur le dispositif IDEA…
Imaginer un cours magistral où les étudiants connaissent la leçon du jour avant d’avoir pris la moindre note peut paraître saugrenu. Et pourtant il s’agit là non seulement d’innovation pédagogique, mais d’un projet en cours d’expérimentation, notamment à l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs Paris-Est Marne-la-Vallée (ESIPE). Le principe est le suivant : l’apport de connaissances se fait en amont de la classe par le biais de cours en ligne ou de vidéos tandis que le présentiel est consacré, lui, à des échanges et ateliers d’application et d’approfondissement. Les étudiants deviennent leurs propres enseignants et se rendent au cours magistral pour tester, éventuellement étoffer, leurs connaissances. Il s'agit du concept de classe inversée ou en anglais, “flipped classroom”, and why not ?
Venceslas Biri – enseignant, chargé de mission en innovations pédagogiques et référent IDEA à l’UPEMLV – se veut rassurant : « Les propositions n’ont pas besoin d’être “avant-gardistes”. Dès lors qu’elles sont en rupture avec les pratiques existantes, on peut parler d’innovations pédagogiques. Par exemple, la pédagogie en mode projets existe depuis bon nombre d’années dans certaines formations et pas encore dans d’autres. Aussi les propositions que je pourrais recevoir visant à adapter ce type d’enseignement à de nouvelles filières sont des innovations en soi. » Et d’ajouter : « Il est important de noter que par innovation, nous n’entendons pas forcément une forme d’avancée technologique. L’idée est véritablement de suggérer de nouvelles manières d’enseigner, différentes de notre perception traditionnaliste de l’enseignement héritée de nos pairs. »
L’enseignant n’a plus, à lui seul, le droit de parole face à un auditoire attentif et silencieux. Désormais la génération montante, la “génération Y” exprime d’autres attentes en termes de pédagogie. Elle le sait, les connaissances sont disponibles à portée de souris, sur la Toile, pourvu qu’elle sache faire le tri. Plus largement, cette facilité d’accès au savoir permet à tout un chacun de s’instruire, quel que soit son profil. Mais alors quelles formes doit revêtir l’enseignement aujourd’hui ? IDEA se donne huit ans pour élucider la question et s’est doté, à cet effet, d’une cellule composée de trois personnes à temps plein basée à l’UPEC, à Créteil. En outre, un référent IDEA a été nommé dans chacun des huit établissements membres du PRES Université Paris-Est partenaires du dispositif, qui sont respectivement : l’UPEC ; l’UPEMLV bien sûr ; l’Ecole des Ponts ParisTech ; l’ESIEE Paris ; l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris ; l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et de l’Industrie ; l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée ; l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort enfin. Ces huit référents intégrés au sein des établissements, les trois membres de la cellule IDEA ainsi que le PRES Université Paris-Est, au travers de Micheline Barthout constituent le comité de pilotage IDEA.
Concrètement, les actions menées par le comité de pilotage IDEA visent à favoriser l’émergence de nouvelles initiatives en termes d’innovations pédagogiques. Enseignants et enseignants-chercheurs peuvent à tout moment de l’année universitaire faire appel à leur référent IDEA de proximité pour soumettre une idée (étape 1). Ensemble, ils rédigent alors une fiche récapitulative résumant le projet qu’ils soumettent au comité de pilotage IDEA (étape 2). A partir de là, avec l’aide de ce même comité de pilotage, le nouveau concept d’innovation pédagogique continue de se consolider et de s’affiner avant de passer aux mains du conseil stratégique (étape 3). Composé des vice-présidents enseignements des huit établissements partenaires, c’est lui qui prend la décision finale de valider ou non une proposition en fonction de sa viabilité (étape 4). Si l’issue est positive, le projet entre alors en phase d’expérimentation (étape 5).
Selon Venceslas Biri, certains critères sont à priori plus faciles à respecter que d’autres lors de l’élaboration d’un projet. S’il est aisé de trouver un concept en concordance avec l’une des quatre thématiques IDEA tant celles-ci sont larges, il est en revanche plus compliqué de donner un caractère vraiment novateur à son concept. La définition même d’innovation est subtile. Or le projet, lui, ne peut être subjectif. Il se doit d’être facilement transposable afin de pouvoir être expérimenté, puis éventuellement dupliqué. Mais c’est aussi l’objectif d’IDEA que de créer l’émulation auprès des professionnels de l’enseignement et ouvrir les perspectives. C’est en tout cas dans cet état d’esprit que s’est organisée la 2ème édition des Rencontres de l’innovation pédagogique, ce 2 juillet.
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