Parution de l'ouvrage Las ilusiones de la igualdad. Mestizaje, emancipación y multiculturalismo de Max Sebastián Hering Torres, Laura Lema Silva et Georges Lomné (Université Gustave Eiffel).
Cet ouvrage tente d’élucider comment l’égalité proclamée a pu être source de déception. Il se penche également sur le pourquoi de la différence et de la discrimination. Le métissage, l’esclavage et l’émancipation sont envisagés dans une perspective historique. Le multiculturalisme et les « oralitégraphies » d’un passé récent le sont dans une perspective anthropologique et littéraire. Les survivances coloniales, enfin, font l’objet d’une approche sociologique. Cette ambition pluridisciplinaire permet de penser diachroniquement la tension entre sujétion et émancipation. En d’autres termes, elle propose d’envisager les discriminations sans négliger pour autant la capacité d’autonomie et les actes de résistance des individus concernés. Ce livre ouvre au dialogue : en effet, chaque chapitre fait l’objet d’un commentaire rédigé par un auteur distinct. Voilà pourquoi, il s’agit d’un ouvrage en construction qui propose un espace de discussion ouvert, et non des concluions arrêtées. Il se penche sur plusieurs moments du passé, échelonnés entre le XVème et le XXIème siècle, et embrasse des espaces variés, incluant la Colombie, l’Amérique latine et la Caraïbe, envisagés dans leurs relations transatlantiques avec l’Europe et l’Afrique. En somme, ce livre cherche à comprendre les raisons pour lesquelles les rêves d’égalité ont été trahis au fil de l’histoire au profit de sociétés inégalitaires.
Les auteurs
Georges Lomné est Maître de Conférences à l’Université Gustave Eiffel où il est membre de l’équipe de recherche « Analyse Comparée des Pouvoirs » (ACP) EA 3350. De 2007 à 2012, il a dirigé à Lima l’Institut Français d’Études Andines (IFEA, Umifre 17, MAEDI/CNRS, USR 3337-Amérique latine). Spécialiste de l’histoire culturelle et politique de la région andine aux XVIIIème et XIXème siècles, ses recherches portent actuellement sur les origines culturelles du Républicanisme, la poétique de la Liberté et la thématique du voyage politique à l’époque des indépendances. Il a publié récemment Viajeros e Independencia: la mirada del otro (avec Scarlett O'Phelan, 2017).
Max Sebastián Hering Torres (Colombie) est professeur au Département d’histoire de l’Université Nationale de Colombie, à Bogotá. Il est titulaire d’un master en Histoire et Ethnologie de l’Université Ludwig-Maximilians-Universität de Munich et docteur en histoire de l’Université de Vienne. Il dirige l’Anuario Colombiano de Historia Social y de la Cultura. Il a publié récemment Historia cultural (2012), Race and Blood (2012) y Microhistorias de la transgresión (2015). Son dernier ouvrage, 1892: un año insignificante. Orden policial y desorden social en la Bogotá de fin de siglo (2018), a été distingué par la mention d’honneur du Prix Michael Jiménez, LASA Boston, Sección Colombia (2019).
Laura Lema Silva (Colombie) est titulaire d’un master en histoire de la pensée politique de l’IEP et de l’ENS de Lyon. Doctorante en études latino-américaines à l’Université Lumière Lyon 2, ses recherches portent sur les rapports entre littérature et pensée politique et plus particulièrement sur la contribution écrite de la communauté Wayuu à la redéfinition du concept d’émancipation depuis les années 1970. Elle a publié récemment le chapitre « José Carlos Mariátegui’s Artistic Criticism for a Broader Approach to Aesthetics Emancipatory Potential » dans Latin American Marxisms in context. Past and Present, eds. Peter Baker, Irina Feldman, Mike Geddes, Felipe Lagos y Roberto Pareja, 2019.
Références de l’ouvrage
Éditeurs : Bogotá - Universidad Nacional de Colombia, Facultad de Ciencias Humanas ; Paris - Université Gustave Eiffel ; Institut des Amériques
Parution : 2020
Pages : 260 p.
ISBN: 978-958-794-193-7